L’histoire de F-ONE est intrinsèquement liée à celle de Raphaël et Sophie Salles. Construite grâce à beaucoup de passion, d’intuition, de confiance et d’innovation, l’entreprise est le reflet d’une histoire d’amour immuable entre Raphaël et la mer et des aventures d’une famille soudée.
Né à Montpellier dans le sud de la France, Raphaël a toujours été bercé par les vagues de la Méditerranée. Avec deux parents passionnés de voile, il passe probablement plus de temps sur l’eau que sur la terre ferme durant son enfance.
En 1976 et à l’âge de 13 ans, Raphaël débute la planche à voile et inconsciemment change la trajectoire de sa vie. Dès 1981, sa carrière d’athlète professionnel est en plein essor et il devient rapidement l’un des meilleurs véliplanchistes de sa génération. Sophie fait déjà partie de sa vie, sans pour autant se douter de la folle aventure qui l’attendait.
Un voyage à Hawaï au milieu des années 1980 marque un premier tournant dans la carrière professionnelle de Raphaël.
Venu pour le vent, il y trouve les vagues.
Audacieux, habile et très compétitif
Il devient immédiatement accro au funboard et connaît un succès immédiat dans ces épreuves.
Raphaël a été l’un des premiers français à participer aux séries de Coupe du Monde, se mesurant à des athlètes comme Robby Naish. À l’époque, son numéro de voile était F-1, qui représentait son pays et son classement mondial.
Il a sans aucun doute participé et contribué aux années glorieuses du funboard, à l’époque où les compétitions attiraient des milliers de spectateurs et étaient retransmises en direct à la télévision.
Néanmoins au début des années 1990, il se rend compte qu’il n’est plus aussi motivé qu’avant pour rester sur le circuit professionnel.
Sa passion pour le sport était toujours aussi forte, mais il voulait l’exprimer d’une manière différente.
« Je voulais travailler dans la R&D pour n’importe quelle entreprise, mais il n’y avait pas d’emploi disponible alors, au lieu d’attendre, j’ai décidé de créer ma propre entreprise !»
Au début, F-ONE se focalise sur les planches de windsurf, mais le marché est déjà plus que saturé. Ces premières années sont difficiles, et Raphaël et Sophie doivent faire face à la fois à cette nouvelle aventure et à la transition brutale d’une fin de carrière sportive professionnelle.
Aucun des deux ne sait comment gérer une entreprise, utiliser un ordinateur, ou même rédiger une facture. Ils partent de zéro mais ne se découragent pas et continuent à travailler d’arrache-pied.
En 1994, F-ONE, un clin d’œil à son numéro de voile, voit le jour dans le coin de sa chambre avec Sophie dans leur maison à Grabels au nord de Montpellier.
« Ils partent de zéro mais ne se découragent pas et continuent à travailler d’arrache-pied.
«
Raphaël s’est toujours basé sur son intuition et ses ressentis sur l’eau inégalés, jamais sur des business plans. Alors que Sophie s’autoproclame le « back-office », il passe la plupart de son temps sur l’eau à tester et améliorer ses produits, l’esprit toujours en ébullition avec des idées sur ce que pourrait être la prochaine innovation.
Au milieu des années 90, le kitesurf en est encore à ses balbutiements. Évidemment, Raphaël a immédiatement voulu essayer. Rapidement, il se rend compte du potentiel de ce sport encore naissant. En 1997, F-ONE dévoile sa première planche spécifique pour le kitesurf : la 215 red. F-ONE devient ainsi la seule marque mondiale à proposer une planche dédiée au kitesurf.
La 215 prend tout le monde de court
La 215 prend tout le monde de court et Raphaël et Sophie croulent rapidement sous les commandes. Ils doivent parfois même récupérer des vieux cartons aux magasins des environs afin de pouvoir expédier leurs propres planches.
Autour du monde
Raphaël se met également à voyager pour faire des démos de kitesurf. Cela lui permet de forger ainsi des partenariats et des relations de confiance avec beaucoup de distributeurs et shops. La plupart sont encore d’actualité aujourd’hui.
À cette époque, Raphaël et Sophie sont aussi parents de deux enfants, Julien et Camille. Les élever dans une maison remplie de cartons et de dossiers est rapidement devenu impossible. Le couple rêve également de se rapprocher un peu plus de la mer. Le père de Raphaël prête alors des bureaux au jeune couple et F-ONE peut enfin déménager hors de la maison familiale, au sud de Montpellier.
Après plusieurs années à travailler seulement à deux, ils peuvent enfin embaucher leur première employée pour assister avec les tâches administratives et logistiques.
Les débuts sont ardus financièrement et moralement, mais Raphaël et Sophie sont obstinés. Passionné, enthousiaste et perspicace, il reste intransigeant dans sa quête permanente d’innovation. Imperturbable, organisée et méticuleuse, elle fait pleinement confiance à son mari et sa vision, et ne cesse jamais de le soutenir.
« À nous deux, on développe une force que peu de gens peuvent imaginer », admet Sophie. « On est deux teigneux, on fonce, et on ne lâche rien ».
Indépendants mais complémentaires à la fois professionnellement et personnellement, ils sont finalement la paire parfaite pour que tout fonctionne : « D’une certaine manière, Sophie comble tous mes défauts et moi les siens », ajoute Raphaël.
Sentant que le vent tourne, Raphaël prend la décision de se concentrer uniquement sur le kitesurf. Le slogan de l’entreprise devient même “All we do is kiteboarding”. Alors que F-ONE continue d’agrandir sa gamme de planches, il veut également proposer des ailes. Malheureusement, le seul design existant pour une aile à boudin C-Shape est alors breveté et l’entreprise n’a tout simplement pas les moyens de payer la licence.
En premier : les ailes à caisson
Raphaël tourne alors toute son attention sur les ailes à caisson et comprend très rapidement l’ampleur de leur potentiel. Dès 1999, la ATK sort, suivie par la STARTER l’année suivante.
Puis les ailes à boudin
Il faut deux ans avant d’obtenir les moyens nécessaires pour pouvoir payer la licence des ailes à boudin. Peu de temps après, la MACH1 voit le jour.
Et la TT
En parallèle, la révolution des twin-tips bat son plein et F-ONE ne perd pas de temps à dévoiler son propre modèle : la TT.
Vivant toujours au gré du vent, Raphaël a indéniablement trouvé sa vocation. Avec chaque produit imaginé, conçu, testé, et finalement vendu, il a toujours souhaité proposer un produit de qualité afin d’apporter énormément de sensations et de plaisir sur l’eau. Mettant toujours la barre très haute, il n’est jamais revenu sur ses exigences de qualité ni sur son cahier des charges, ce peu importe le temps ou le nombre de prototypes que cela prend.
« J’ai trois passions dans la vie : être sur l’eau, développer de nouveaux produits et partager tout cela avec tout le monde »
En 2001, F-ONE déménage dans de plus grands bureaux. L’équipe s’agrandit : le premier directeur commercial et préparateur de commandes sont embauchés. Sophie gère prudemment les finances de l’entreprise et vise une progression maîtrisée. Le peu de profit est immédiatement réinvesti dans l’entreprise pour continuer à avancer.
Tous deux admettent que le début des années 2000 a été potentiellement la période la plus risquée et la plus difficile. Ils s’étaient frayé un chemin dans le secteur grâce à la 215, mais les grandes marques les rattrapaient, leur livrant une concurrence féroce grâce à des fonds plus importants et à une plus grande réputation.
Le groupe reste petit pendant quelques années et continue à vivre intensément, suivant les intuitions de Raphaël et sa soif d’innovation. Il semble toujours savoir où le vent va tourner ensuite, littéralement et figurativement. Implacable et perfectionniste, la fierté et satisfaction de concevoir un beau produit de haute-qualité sont toujours passées avant le chiffre d’affaires.
Suivant continuellement son instinct, Raphaël ne revient que très rarement sur ses décisions, bien qu’elles puissent parfois même laisser son épouse incrédule. Alors que les compétiteurs font des choix différents, il tient bon et reste ferme dans ses choix. Comme un sixième sens, il semble toujours percevoir ce qui va fonctionner à long terme ou pas.
De la SK8 à la TRAX, de la MACH HW à la TRIBAL, F-ONE continue d’innover, de proposer de nouvelles technologies, et de maintenir farouchement son indépendance et identité.
Dès le départ, Raphaël et Sophie ont voulu construire une marque pour le long terme, et rester une entreprise familiale totalement indépendante, quoi qu’il en coûte. Dans les hauts comme dans les bas, il n’a jamais été question d’arrêter ou de remettre en cause cette stratégie.
2008 a sans doute été l’une des années les plus importantes dans l’histoire de F-ONE. Le kitesurf a connu une nouvelle révolution avec le lancement de la BANDIT, un design Delta C-Shape qui a alors changé la façon dont les gens percevaient le sport. Du débutant au rider professionnel, c’est une aile qui peut convenir à tout le monde.
F-ONE a véritablement franchi un cap et a vendu plus de BANDIT que n’importe quel autre kite au cours de sa première année d’existence. La BANDIT a pris le marché d’assaut, les ventes ont doublé et, surtout, les riders étaient ravis.
Raphaël est convaincu qu’il faut faire rêver les gens et les inspirer à se mettre au kitesurf.
Ainsi, F-ONE commence à organiser ses premiers voyages avec son team, à la recherche de spots idylliques pour réaliser des courts-métrages. Se déroulant à Madagascar, ADDIKT est le premier grand film de trip et est devenu l’un des films de kite les plus populaires de son époque.
Enfin, les débuts laborieux semblent être une chose du passé. Les années défilent et l’entreprise continue de grandir. En 2012, F-ONE déménage dans ses locaux actuels, toujours au sud de Montpellier et à seulement 10 minutes de la mer Méditerranée.
Lors de jours particulièrement venteux, Raphaël et son équipe de testeurs sont introuvables au bureau, profitant indéniablement de conditions idéales pour essayer les derniers prototypes sortis tout droit de l’atelier.
Manera
La même année, MANERA voit également le jour, qui éventuellement deviendra une marque d’équipements de sports nautiques et d'accessoires de qualité.
Chaque année, Raphaël continue d’améliorer et d’élargir la gamme F-ONE. Simultanément, les hydrofoils gagnent en popularité et font leur apparition hors du yachting et de la construction navale.
La première collection de kite foil
Naturellement, il comprend immédiatement qu'il se doit d’être à l'avant-garde de cette discipline. Après trois ans à travailler sur les designs, F-ONE sort sa première collection de kite foils en 2015
Fin 2018, Raphaël reçoit le premier design de wing de Robert Graham, designer de kite et de wing chez F-ONE depuis 2012. Quelques mois plus tard et avec son premier prototype dans son boardbag, il se retrouve au Cap-Vert et peut enfin le tester. Instantanément, il est convaincu qu’il doit s’engager pleinement dans ce nouveau sport. En juillet 2019, F-ONE est parmi les premiers à commercialiser une wing, la SWING, au grand public.
« Tout comme la BANDIT dix ans plus tôt, la SWING marque un nouveau tournant dans l’histoire de l’entreprise. »
Avec la sortie de la STRIKE quelques mois plus tard, F-ONE devient rapidement un leader dans le développement du wing foil et de tous ses équipements associés.
Toujours terre à terre, Raphaël et Sophie savent qu’ils ont été incroyablement chanceux d’avoir fait partie des années glorieuses de tant de sports nautiques. Aujourd’hui, F-ONE ne se limite plus au kitesurf et propose continuellement de nouveaux produits et des innovations dans de nombreuses disciplines telles que le foil, le surf foil, le wing foil et, bien sûr, le kitesurf.
Au fil des ans, Sophie a piloté l’entreprise en douceur mais d’une main ferme, dans les bons comme dans les mauvais moments. Tandis que son mari se concentre sur les produits et les technologies, elle s’occupe de tout, des finances aux ressources humaines en passant par les tâches administratives.
« Le fait de savoir que Sophie a toujours été là m’a apporté beaucoup de liberté et de tranquillité d’esprit pour me concentrer pleinement sur la R&D », explique Raphaël. « Sans elle, F-ONE n’existerait pas»
C’est avec beaucoup de gratitude que Raphaël et Sophie envisagent l’avenir. Jour après jour, ils se réjouissent de pouvoir transmettre leur univers à leur fils Julien, qui est aussi passionné, motivé et compétitif qu’eux.
Bien qu’il apprécie ce sport, il préfère alors le VTT, qu’il pratique intensément pendant près d’une décennie.
Mais ce n’était pas forcément écrit.
Julien a naturellement pris goût aux sports nautiques très tôt, son père lui apprenant les rudiments du kitesurf dès que possible.
Trouver sa propre voie
Pendant la majeure partie de son enfance, tout le monde s’attendait à ce qu’il reprenne l’entreprise familiale et suive les traces de son père. Mais à l’époque, il ne voulait en aucun cas se rapprocher de F-ONE ni devenir le « le fils du patron ».
À 18 ans, il quitte la maison pour l’université. Peu à peu, il se désintéresse du VTT et se retrouve de plus en plus attiré par l’eau. Il trouve même un stage dans l’industrie du surf sur la côte du Pays basque français.
De retour à Montpellier, il cherche du travail, sans succès, mais un poste temporaire est ouvert au service communication de F-ONE. Il finit par céder, arguant qu’il s’agit seulement d’étoffer un peu son CV avant de trouver autre chose ailleurs.
Sophie lui rétorque : « Tu n’auras jamais assez de travail », une phrase qu’il aime lui rappeler à l’occasion.
Grâce à MANERA, il peut mettre en œuvre sa propre vision et stratégie commerciale. L’entreprise prend son envol. À l’été 2022, il prend plus de responsabilités et devient également le Brand Manager de F-ONE.
« F-ONE est un peu comme mon petit frère », explique-t-il. « C’est donc tout naturellement que tout cela s’est produit. L’entreprise fait partie de moi et est là depuis que j’ai quatre ans. Je la connais comme ma poche ».
Julien et Raphaël se considèrent comme partenaires. Tout comme son père, Julien aime passer le plus de temps possible sur l’eau. Parfois, il semble que les rôles se sont inversés ; Julien a fait découvrir à son père les joies du downwind.
Bien qu’ils argumentent parfois sur certaines décisions ou opinions, ils essaient tous deux de trouver un terrain d’entente. Julien sait que son père est un visionnaire et a appris au fil des ans à tenir sa langue et à lui faire confiance. De son côté, Raphaël reconnaît que son fils apporte une perspective différente et une bouffée d’air frais à l’entreprise, ainsi qu’une passion intense pour le foil.
« La chose la plus importante que j’ai apprise de mon père, c’est qu’il faut être difficile à suivre », explique Julien. « Il faut aussi rester ouvert d’esprit et toujours tester et essayer quelque chose de nouveau avant de fermer la porte. On ne sait jamais ce que pourrait être la prochaine innovation ».
Une chose est certaine : les Salles ne changeraient rien, pour rien au monde. Les intuitions de Raphaël et le soutien indéfectible de Sophie leur ont fait vivre l’aventure la plus belle et enrichissante de leur vie et qui les anime encore chaque jour. L’aventure a été intense, mais incroyablement gratifiante. F-ONE a été et sera toujours plus qu’une simple entreprise.
« Le succès de F-ONE est entièrement dû à la force mentale et au courage de mes parents », a déclaré Julien.
« Ils se sont toujours battus, n’ont jamais abandonné et ont persévéré grâce à leur passion. C’est très impressionnant et motivant. J’espère être à leur hauteur et les rendre fiers ».
L’entreprise a encore de belles et longues années devant elle pour continuer à écrire son histoire et à marquer les sports de glisse. L’avenir est prometteur pour F-ONE et sera certainement empreint d’une nouvelle dynamique et philosophie tout en restant fidèle à la mission et aux valeurs qui l’ont guidé au cours des dernières décennies.