Le downwind de Jules Chollet de 200 km en 9 heures

« Pourquoi ? »
« Je savais que je pouvais faire plus. »

En général, Jules Chollet, rider et ingénieur apprenti du team F-ONE, aime passer ses week-ends sur l’eau, que ce soit pour naviguer ou pour pêcher avec ses amis.

Mais samedi dernier, un projet plus ambitieux et unique a pris forme. Il n’avait consulté les prévisions que la veille au soir et s’était rapidement rendu compte que les conditions étaient parfaites pour ce qu’il avait en tête pour le lendemain.

Quelques semaines auparavant, Jules avait déjà effectué un downwind de 50 km avec d’autres membres du team F-ONE. Il s’était régalé et la distance ne l’avait pas du tout dérangé. Au contraire, il savait qu’il pourrait aller encore plus loin si les conditions étaient favorables.

Alors, le 15 avril 2023, Jules s’est lancé à l’eau vers Frontignan tôt le matin pour ce qui allait devenir un downwind de 200 km et de 9 heures en Méditerranée. 9 heures de pure glisse, de liberté et d’une expérience inoubliable.

Jules fait du downwind depuis déjà trois ans et faisait entièrement confiance à son matériel pour l’emmener jusqu’au bout. Avec un EAGLE 990 sous les pieds, le seul foil qu’il utilise pour les downwinds, il savait qu’il serait capable de faire face à une variété de conditions tout en restant en contrôle et confortable. Tout au long de la journée, son ami Loïc a assuré sa sécurité et l’a suivi en jetski.

Son périple a commencé dans 40cm de bumps et environ 25 nœuds. Avec la houle et le vent parfaitement alignés, il s’est dirigé au large et a parcouru les premiers kilomètres rapidement, en se régalant jusqu’aux alentours de Beauduc. Le vent est ensuite soudainement tombé et la houle a commencé à s’arrondir, l’obligeant à ramer et pomper avant d’atteindre les 100 km.

Après 30 longues minutes et quelques crampes, le vent a enfin repris pour atteindre presque 40 nœuds, l’aidant à repartir. Vers Marseille, il a dû faire face à des conditions plus difficiles, notamment une houle croisée, des rafales de vent atteignant parfois 60 nœuds et le trafic maritime entrant et sortant du plus grand port de France.

Quelle que soit sa durée, il est crucial pour un rider de rester concentré pendant un downwind et de lire les bumps en permanence. Quelques secondes d’inattention peuvent conduire à une erreur, à une chute et finalement à une perte d’énergie pour repartir.

« C’était vraiment chaotique au large de Marseille, entre le clapot nord-ouest qui fait maintenant 1m50 et les grosses houles d’ouest qui montent encore plus. C’était impressionnant, mais je n’étais pas en survie avec ce 990. Après Marseille, je passe entre les îles où les conditions sont beaucoup plus calmes. C’était incroyable de descendre des grosses pentes 30 minutes avant et là de pouvoir me reposer sur des ondes 5 fois plus petites, tout ça avec le même équipement ! »

Les 40 derniers kilomètres de son downwind offraient des conditions idéales. Naviguant à pleine vitesse, il est resté cette fois beaucoup plus près de la côte et les heures ont littéralement filé. Jules avait initialement prévu d’aller jusqu’à l’Almanarre, mais un vent trop side-off et un manque de carburant pour le jetski l’ont contraint, avec Loïc, à s’arrêter 30 km plus tôt. 

Avec une vitesse moyenne de 22,7 km/h et un temps de pause cumulé de seulement 30 minutes, Jules est arrivé à Six-Fours-les-Plages vers 18h00, fatigué mais ravi de sa journée.

« Je ne pensais pas que cela prendrait autant de temps, mais ce n’était pas aussi difficile que je le pensais, » a-t-il déclaré. « Je pense que j’aurais pu continuer. Si vous êtes dans de bonnes conditions et que vous restez concentré, ce n’est pas si difficile physiquement. »

Attention : ce downwind est effectué par un rider professionnel. Les traversées de longue distance nécessitent une préparation physique, des dispositifs de sécurité appropriés et une assistance en mer. N’essayez pas de faire un downwind seul ni sans entrainement adéquat.